C-Ways, aux côtés de l’Institut Mobilités en Transition (IMT) et de l’ICCT, a mené une étude d’impact sur l’avenir des véhicules hybrides rechargeables en Europe. Reprise dans Le Monde, cette analyse révèle que prolonger leur commercialisation après 2035 aurait des conséquences négatives sur le climat, le pouvoir d’achat des ménages et la souveraineté énergétique européenne.
Étude menée par Jean-Philippe Hermine, Simon Louédin, Antoine Trouche et notre équipe stratégie pilotée par Clément Dupont-Roc.
Un coût plus élevé pour les ménages
L’analyse montre que les ménages, et particulièrement les plus modestes, seraient les premiers concernés. À horizon 2035, un véhicule hybride rechargeable d’occasion coûterait en moyenne 18 % de plus qu’un modèle 100 % électrique équivalent. Cet écart représente une différence comparable à près d’un euro par litre de carburant, rendant le véhicule hybride nettement moins compétitif sur le marché de l’occasion, pourtant crucial pour l’accès à la mobilité.
Un choix coûteux pour le climat
Au-delà du coût, l’hybride rechargeable se révèle nettement plus émetteur en conditions réelles d’usage. Sur l’ensemble de son cycle de vie, un PHEV émettrait 73 % d’émissions supplémentaires par rapport à un véhicule électrique, et jusqu’à 111 % pour les SUV les plus lourds. Ces résultats montrent que le potentiel théorique des PHEV s’effrite lorsque les recharges ne sont pas systématiques — une situation observée chez une grande partie des utilisateurs.
Une dépendance énergétique accrue pour l’Europe
L’étude met également en évidence un impact significatif sur la balance commerciale européenne. Les hybrides rechargeables nécessitent une consommation continue d’hydrocarbures. Pour un SUV de segment B, cela représente un déficit commercial moyen de 3566 €, contre 1463 € pour un véhicule électrique reposant uniquement sur une batterie. En d’autres termes, maintenir les PHEV renforcerait la dépendance européenne aux importations de pétrole à un moment où la souveraineté énergétique est un enjeu stratégique.
Un frein à la transition industrielle
La prolongation des hybrides rechargeables enverrait également un signal ambigu à l’industrie automobile. L’étude montre qu’un tel choix risquerait de ralentir la montée en puissance de la filière électrique, d’affaiblir la compétitivité européenne face aux acteurs asiatiques et de diluer l’ambition industrielle portée par l’Union.
Faut-il vraiment prolonger les hybrides rechargeables après 2035 ?
L’étude C-Ways / IMT–ICCT révèle que les hybrides rechargeables perdent dans tous les domaines : ils coûtent plus cher, émettent davantage, et fragilisent la souveraineté économique et industrielle européenne. La Commission européenne s’est dite « très intéressée » par ces résultats. Reste à voir dans quelle mesure ces éléments seront pris en compte pour les décisions à venir.
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