Après avoir anticipé la stagnation de mi-septembre puis la flambée du mois d’octobre, nos analyses prédictives laissent entrevoir une baisse des nouvelles hospitalisations dès cette semaine, notamment en Île-de-France et en Auvergne-Rhône Alpes.
C-Ways évalue la baisse des contaminations depuis le 3 novembre à -4% par jour, qui fait suite à un plateau enregistré fin octobre – début novembre. Le décalage temporel fait que les entrées devraient être baissières en milieu hospitalier ces prochains jours. Les mesures restrictives de couvre-feu puis de confinement allégé semblent donc porter leurs fruits.
Un motif d’espoir mais qui ne garantit pas pour autant la sortie du tunnel. Le très fort niveau de circulation du virus lorsque les mesures ont été prises associé à des durées d’hospitalisations longues laissent peu de doutes : le rythme est clairement insuffisant pour tenir l’objectif, celui d’un nombre de cas inférieur à 5 000 par jour et d’un nombre de lits occupés en réanimation inférieur à 5 000. D’ailleurs, le pic d’occupation des lits de réanimation n’est pas attendu avant fin novembre au mieux et le faire décroître prendra des semaines voire des mois.
La baisse de contamination que nous observons, qui concerne principalement l’Île-de-France et la région Rhône-Alpes, correspond à un R0 autour de 0,9 dans ces régions. Ce qui signifie qu’en moyenne, 10 personnes contaminées en infectent 9 à leur tour. Certes, l’épidémie régresse mais à une vitesse 3 fois inférieure à celle du premier confinement (qui nous avait déjà paru très long !) alors que le pic que nous allons constater en novembre se situe dans les mêmes eaux que celui d’avril.
Le nombre d’interactions sociales que nous avons actuellement est 3 fois supérieur à celui lors du premier confinement, et si la plupart d’entre elles, hormis celle intra-foyer, sont désormais effectuées avec masque contrairement au printemps, cela risque de ne pas être suffisant pour réduire la durée de confinement.
Comme le montre très bien nos amis de Covidtracker avec ce simulateur, ce R0 de 0,9, si tant est qu’il soit maintenu, devrait nous contraindre à rester confinés … 20 semaines, avant d’atteindre l’objectif de déconfinement posé par Emmanuel Macron. Ce qui nous emmène à début mars.
Les options pour le gouvernement sont désormais claires : faire durer le confinement tout l’hiver ou l’intensifier comme au printemps (ce qui signifie fermer écoles, commerces, usines et éteindre toute activité professionnelle non essentielle).
Difficile en tous cas d’imaginer ouvrir commerces, bars, restaurants et permettre les regroupements à Noël. Les Français devraient donc, sauf bonne surprise, passer les fêtes confinés au sein de leur foyer.
Les chiffres TrackCovid by C-Ways
Indicateurs du volume de recherche depuis le déconfinement (11 mai 2020)
Taux de croissance (%) de l’indicateur par rapport au jour précédent : Suspicion d’infection