Un leasing social avec des voitures 100% électriques, fabriquées en France et en Europe, c’est possible !

T&E et l’Iddri ont défini un plan d’action détaillé pour un leasing social ambitieux. Sous réserve de l’implication de l’Etat et de la filière automobile, sa mise en place permettra à 900 000 ménages modestes de réduire leur budget automobile.

Comment atteindre l’objectif initial du leasing social ? La promesse de proposer une voiture 100% électrique pour 100€ par mois était claire. Mais le manque de véhicules électriques français ou européens bon marché a suscité des interrogations sur la taille finale de l’appareil. Le gouvernement a confirmé son intention de démarrer la mesure en 2024, mais laisse la place à des ajustements par rapport au projet initial.

Une analyse comprenant huit propositions d’actions rendue publique par T&E France et l’Iddri prouve que les prétentions initiales de leasing social peuvent être honorées sous certaines conditions. « Le gouvernement est sur la bonne voie, il doit aller jusqu’au bout de sa promesse de départ. Notre analyse démontre qu’un leasing social ambitieux, avec des véhicules 100% électriques, est possible dès 2024. Il permettra de soutenir une production industrielle supplémentaire en France et en Europe, et de décarboner l’automobile. Le tout, sans obliger l’État à dépenser davantage qu’aujourd’hui » explique Marie Chéron, responsable des politiques véhicules à T&E France.

Bien sûr, le succès du leasing social dépend d’un large accès au système. L’analyse montre qu’entre 2024 et 2030, environ 900 000 ménages modestes auront des loyers allant de 70 € à 200 € par mois, selon la taille du véhicule. Transport & Environment estime que les véhicules en leasing social pourraient représenter 15% des VE en circulation à ce stade.

Passer d’une aide large à une aide plus ciblée

Produire autant de véhicules nécessite l’implication des constructeurs français et européens. C’est pourquoi T&E et l’Iddri exhortent l’État à contractualiser avec les industriels la production de véhicules électriques adaptés aux besoins du leasing social, y compris les petits modèles. Pour cette industrie, le leasing social est une opportunité, un marché supplémentaire où les commandes sont garanties et le risque financier est minimisé.

« Le leasing social est un outil utile qui, orchestré avec d’autres, permet de répondre à l’impératif de justice sociale nécessaire à la transition des mobilités. Dans le cadre de la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE), il permet de cibler les personnes aux revenus modestes, souvent les plus dépendantes à la voiture individuelle » relève Sylvain Delavergne du mouvement Clean Cities Campaign (CCC).

Selon l’analyse, le leasing social en vitesse de croisière représentera environ 800 millions d’euros par an d’aides directes versées par l’Etat. Ce dernier subventionnera 27 à 34 % du coût du véhicule en fonction du budget des ménages (similaire au bonus actuel). La possibilité pour les collectivités locales de verser une aide complémentaire de 1 000 à 2 000 € par véhicule est notamment vue dans le cadre de la ZFE comme un moyen de renforcer le système et d’accélérer le passage à l’électricité des ménages les plus contraints à la hausse.

Une chance pour l’Europe

En lançant un ambitieux système de leasing social 100 % électricité, la France sera en tête du reste de l’Union européenne. En effet, les systèmes de soutien nationaux peuvent être soutenus financièrement par des fonds européens, notamment le Fonds social pour le changement climatique. Mais surtout, si cela est utilisé dans plusieurs pays, cela peut renforcer les politiques industrielles des États pour orienter la production vers des véhicules vraiment plus modestes et adaptés aux besoins, y compris des modèles plus petits, ce qui pourrait à son tour conduire à une « réindustrialisation verte » à l’échelle européenne.

Source : Article du site Transport & Environnement